On retrouve donc Jérémie Renier, qui à travers les 6 rôles qui lui ont valu ses 6 nominations pour ce Magritte du Meilleur acteur, de Cloclo à L’Ennemi en passant par L’Amant double, a pu démontrer l’ampleur de son talent. Il est en lice cette année pour Ailleurs si j’y suis de François Pirot, où il incarne Mathieu, sorte de bon élève de la vie. Au premier abord, il a tout: un bon travail, une belle maison, une belle famille. Sauf qu’à l’intérieur, tout se fissure: le chantier qu’il dirige prend l’eau, et son couple boit la tasse. Jusqu’à ce qu’un jour, mû par une pulsion incontrôlable, il s’enfonce dans les bois. Pour quelques jours et quelques nuits, il élit domicile dans la forêt, en prise directe avec son environnement.



Troisième nomination aux Magritte du Cinéma pour Marc Zinga après son prix du Meilleur espoir en 2015 pour Les Rayures du Zèbre de Benoit Mariage, et sa nomination en 2020 pour La Miséricorde de la jungle de Joël Karekezi. Dans Augure de Baloji, il incarne Koffi. Homme amoureux sur le point de devenir père, qui voudrait annoncer la nouvelle à ses proches; homme déraciné aussi, exilé à Bruxelles, qui rentre à la maison pour l’occasion. Mais Koffi n’est pas parti pour rien. Ses parents, qui l’ont toujours ostracisé, lui ferment leur porte. Rejeté par celles et ceux dont il recherche l’approbation, il retrouve son insécurité d’enfant, celle du temps où on le traitait de sorcier. Koffi est alors renvoyé à sa condition de Zabolo, celui qui portait la marque du diable, une assignation qui lui colle à la peau.



C’est la deuxième nomination pour Arieh Worthalter dans la catégorie Magritte du Meilleur acteur, sachant qu’il a déjà remporté à deux reprises le prix du Meilleur second rôle pour Girl et Duelles - prix qu’il brigue à nouveau cette année pour Rien à perdre. Le comédien est nominé pour Le Procès Goldman de Cédric Kahn, découvert à Cannes en mai dernier, et qui lui a déjà valu rien moins que le Lumière et le César du Meilleur acteur, une première pour un comédien belge. Il y incarne Pierre Goldman, le célèbre militant français des années 70, le temps d’un huis clos judiciaire sous haute tension où il brille par sa fougue, sa détermination et son talent oratoire. Arieh Worthalter est également le héros des Silencieux de Basile Vuillemin, en lice pour le Magritte du Meilleur court métrage de fiction.



Last but not least, on retrouve Bouli Lanners, décidément incontournable, qui détient le record du comédien le plus primé des Magritte du Cinéma – à égalité avec Emilie Dequenne. Cinq fois nominé pour le Meilleur acteur dans un second rôle, et primé en 2013 pour De rouille et d’os, il s’agit ici de sa septième nomination dans la catégorie Meilleur acteur, et comme Lubna Azabal, de la quatrième d’affilée dans cette catégorie, qu’il a déjà remportée deux fois pour C’est ça l’amour en 2020 et La Nuit du 12 l’année dernière. Il est en lice cette année pour Un coup de maître de Rémi Bezançon, où il renoue avec ses premières amours, la peinture, pour incarner Renzo Nervi, artiste en pleine interrogation qui décide de donner un grand coup de pied dans la fourmilière de l’art contemporain.