Parmi les nombreuses cordes que
Baloji a à son arc, il y a le stylisme, et un goût prononcé pour la mode. Il signe en toute logique les costumes d’
Augure, en collaboration avec
Elke Hoste, enseignante au Flanders Fashion Institute, avec laquelle il a déjà travaillé pour son court métrage
Zombies et son clip
Peau de Chagrin. Le vestiaire imaginé pour le film déploie une mode hybride, inspirée autant de la culture congolaise du cinéaste que, notamment, du travail des dentellières brugeoises, ou des costumes des fanfares de la Nouvelle-Orléans, avec une attention toute particulière à la présence des masques, qui empêchent autant qu'ils exaltent les personnages.
C’est une histoire au long cours qu’écrit
Claire Dubien avec Abel & Gordon, qu’elle a déjà accompagnés pour
L’Iceberg, Rumba, La Fée (qui lui a d’ailleurs valu un Magritte en 2012) et
Paris Pieds Nus. Avec
L’Etoile Filante, elle retrouve leur univers illuminé de couleurs franches, s’amusant à revisiter la figure du détective privé avec Fiona, à dédoubler le costume deux pièces avec Dom, et à designer une robe d’un rouge éclatant qui fait ressortir dans les nuits de L’Etoile filante les mouvements souples et toniques de la danseuse Kaoyoko. Claire Dubien signait également les costumes de deux autres films éligibles cette année,
La Bête dans la jungle et
Retour à Séoul.
Après avoir gagné le Magritte des Meilleurs costumes en 2022 pour
Une vie démente,
Frédérick Denis, habitué des scènes de théâtre et de danse (il a notamment travaillé avec Wim Vandekeybus et Saidi Larbi Cherkaoui) retrouve Ann Sirot et Raphaël Balboni pour
Le Syndrome des amours passées. Finis les costumes assortis au papier peint, il lui a fallu cette fois-ci imaginer les garde-robes, parfois légères, des fantaisies joyeuses et érotiques qui rythment le récit, où le couple endosse des costumes pour revivre ses expériences sexuelles et sensuelles passées.
Dernière nominée dans cette catégorie, et toute nouvelle venue,
Jessica Harkay défend les couleurs (vives) de
The Belgian Wave de Jérôme Vandewattyne, trip psychédélique sur les chemins de la mémoire, qui nous entraîne aussi loin que les vagues d’Ovnis belges des années 80, les vapeurs hallucinogènes de soirées déjantées, ou la communion démente des fidèles d’une néo-secte. Cuirs élimés, toges, robes de princesse déglinguée, chemises à fleurs et vestes à carreaux, c’est un festival à la fois 80s, vintage et retro-futuriste.