ACTUALITÉS

Les Magritte du Cinéma
13e édition - 9 mars 2024

19 février 2024 - 12:53:56

Meilleur premier film: nominations 2024

Ce sont quatre talents aux univers singuliers qui s’illustrent dans cette catégorie Meilleur premier film, tous et toutes venant d’univers différents, d’expériences différentes, mais tous et toutes transformant l’essai de débuts prometteurs.
Augure est le premier long métrage de fiction de Baloji, mais si le grand public le connaissait jusqu’ici surtout pour ses talents de musicien, il est loin d’être novice derrière la caméra. Déjà réalisateur de plusieurs courts métrages, il laisse ici son univers artistique se déployer dans une forme plus longue. Augure a tout d’une fantasmagorie dont le réalisme magique fait écho à diverses influences, pour donner naissance à un cinéma à la personnalité affirmée, enrichi par une direction artistique spectaculaire, et un récit à la dimension quasi mythologique.
Augure est produit par Benoît Roland pour Wrong Men, dont c’est la cinquième nomination dans cette catégorie, qu’il a remportée l’année dernière pour Rien à foutre.



Avec Dalva, Emmanuelle Nicot s’essaie à un genre déjà balisé, le coming of age, en le revisitant radicalement. Plus qu’un récit d’initiation, elle en fait l’histoire d’une renaissance, et d’une entrée dans la lumière. Entamant le récit alors que son héroïne est délivrée de l’emprise paternelle, elle va observer avec pudeur mais acuité la façon dont la très jeune fille, d’abord réticente, finit par se ré-approprier le cours de son destin, par reprendre la main sur son histoire, et son identité. Un portrait d’adolescente lumineux, et un regard sensible sur la reconstruction après l’inceste.
Dalva est produit par Julie Esparbes pour Hélicotronc, société qui se retrouve pour la 3e fois nominée dans cette catégorie, après L’année prochaine et Une vie démente.


Le Paradis, c’est une histoire d’amour, d’enfermement et de liberté. Une fugue amoureuse, variation sur le thème de la passion. C’est un amour inespéré, pourtant, qui surgit là où on ne l’attendait pas, dans un centre de rétention pour mineurs, là, surtout, où il doit lutter pour s’épanouir, risquant de s’éteindre à tout instant sous le souffle des contraintes. Avec un lyrisme assumé, Zeno Graton magnifie ses héros comme leurs sentiments, inventant les obstacles qui les rendront absolus.
Le Paradis est produit par Valérie Bournonville et Joseph Rouschop pour Tarantula, qui a déjà remporté deux fois ce prix pour Tous les chats sont gris et Bitter Flowers.



Le Temps mort d’Eve Duchemin est à la fois une trêve, un suspens, et un temps de vie. La trajectoire de trois hommes qui partagent une incarcération, et qui le temps d’un week-end, vont découvrir qu’il leur sera dur de renouer aussi bien avec leurs proches qu’avec eux-mêmes, quand le temps de la libération sera arrivé. La prison contient les corps et anesthésie les émotions, mais surtout, la prison les suit, où qu’ils aillent. Nourri de son expérience documentaire, le cinéma d’Eve Duchemin s’empare des outils de la fiction pour explorer ces vies à la marge, où les regards parlent plus que les mots.
Temps mort est produit par Annabella Nezri pour Kwassa Films, en lice en 2022 pour ce même prix avec Jumbo.